• Catherine de Médicis (1519-1589)

    Catherine de Médicis (1519-1589)

    Catherine de Médicis est la fille de Laurent II de Médicis et de Madeleine de La Tour d'Auvergne, princesse française, elle naît à Florence en 1519. Elle perd très tôt père et mère, et est élevée par ses tantes, à Florence, puis à Rome, où ses oncles se succèdent sur le trône pontifical (Léon X, Clément VII). En 1527, la révolte gronde contre les Médicis à Florence. Les révoltés veulent s'emparer de Catherine comme otage, mais elle fait face courageusement aux émeutiers, puis trouve refuge dans le couvent des Murates. Elle part alors pour Rome où elle reçoit une solide instruction, assiste aux audiences papales ... Elle sera toujours émerveillée par la grandeur et la beauté de l'architecture catholique romaine.

    En 1533, François Ier cherche une alliance avec le pape, et négocie le mariage de Catherine avec son second fils Henri. Elle arrive à Marseille où Clément VII célèbre le mariage en grande pompe. C'est la stupeur dans les cours d'Europe : un fils du roi de France a épousé une fille de marchands ! En 1534, le pape meurt, rendant ce mariage inutile. Catherine n'est pas une beauté, mais intelligente, réservée, timide, elle sait se faire apprécier de son beau-père (dont elle partage le goût pour la chasse, l'architecture, le faste, l'art ...), de sa belle-mère, la douce et effacée Eléonore d'Autriche, seconde épouse du roi (mais elle n'est pas la mère d'Henri), de la soeur du roi, Marguerite de Navarre, de ses belles-soeurs (Madeleine et Marguerite), de ses beaux-frères, le Dauphin François et Charles d'Anjou. Le seul sur qui elle n'exerce aucun attrait est son mari, sombre, froid et totalement sous le joug amoureux de la belle Diane de Poitiers, de vingt ans son aînée ! Catherine souffre de cet état de fait, et se met à détester la trop belle Diane (sa lointaine cousine).

    En 1536 la mort du Dauphin fait d'Henri l'héritier du trône et voilà la fille des Médicis Dauphine ! Le problème est que le mariage est stérile, et le restera jusqu'en 1544. Catherine craint d'être répudiée, mais l'affection de son beau-père, et aussi un soutien inattendu de Diane, qui ne veut pas d'une nouvelle épouse mieux née pour son amant (qui pourrait exiger son renvoi), font que Catherine reste l'épouse d'Henri.

    A partir de 1544 elle met au monde 10 enfants : François, Elisabeth, Claude, Charles, Henri, Marguerite et François (et 3 enfants morts jeunes). En 1547 elle devient reine de France, aux côtés de son époux Henri II. Elle est sacrée reine à St Denis en 1549. Elle doit supporter la présence de Diane, qui décide de tout. En revanche elle surveille de près ses enfants, veillant jalousement sur leur santé, ne tolérant pas l'intrusion de Diane dans ses prérogatives de "mama". Les enfants royaux sont élevés à Blois, loin de la Cour. Mais Catherine, en bonne maman, se préoccupe d'eux, abreuvant leurs gouvernantes de conseils. En 1559 elle est heureuse du mariage brillant de sa fille Claude avec le duc de Lorraine, ainsi que de celui de sa fille Elisabeth avec le roi d'Espagne. Mais lors des festivités du mariage, son époux se bat en tournoi contre le comte de Montgomery et reçoit la lance de son adversaire en plein dans l'oeil. Le malheureux met dix jours à mourir. Catherine est à son chevet, éplorée, tandis que l'ex-favorite est tenue à l'écart. Le 10 juillet 1559 Henri II meurt et Catherine choisit sa couleur : le noir. François II, son fils aîné, devient roi. Il a 15 ans, est totalement soumis à sa femme Marie Stuart, et aux oncles de celle-ci, les Guise. Catherine, reine-mère, se tient en retrait du pouvoir. Elle prêche cependant la tolérance, au contraire des Guise, famille catholique et fanatique. En 1560 elle condamne les massacres d'Amboise (des milliers de protestants sont tués). En décembre 1560 François II meurt sans enfant, Marie Stuart regagne l'Ecosse, les Guise sont éloignés du pouvoir.

    L'heure de Catherine a sonné. Son 2e fils Charles IX n'a que 10 ans. Elle est déclarée gouvernante de France. Elle tente de faire prévaloir ses idées de tolérance. Elle s'appuie sur le chancelier de L'Hospital, adepte de la tolérance. En 1561 elle convoque un colloque où elle invite protestants et catholiques à discuter : c'est un échec ! Les massacres continuent, les Guise s'opposent aux Bourbons et aux Coligny. Catherine essaie de tenir une Cour brillante, elle s'entoure de jeunes et jolies jeunes filles de la noblesse, afin de maintenir les grands seigneurs autour d'elle et les espionner. De 1564 à 1566 elle parcourt avec le jeune roi le royaume de France, afin de le pacifier. En 1568 elle perd avec douleur sa fille Elisabeth, reine d'Espagne. Sa politique est un échec, les guerres de religion reprennent. En 1567 les protestants essaient même de s'emparer du roi, ce qui échoue grâce aux Guise. Catherine se rapproche des catholiques et une nouvelle guerre religieuse s'allume. En 1570, pourtant, Catherine essaie de tendre la main aux protestants, et célèbre les fiançailles de sa fille Marguerite avec le jeune Henri de Navarre, un protestant. Le mariage est célébré à Paris le 18 août 1572, mais le 24 ce sont les massacres de la St Barthélémy : Coligny et les chefs protestants sont mis à mort. Catherine sauve son gendre Navarre, mais il doit revenir au catholicisme. Le départ de son fils préféré Henri pour la Pologne est un déchirement pour elle, d'autant plus que Charles IX se meurt, que son dernier fils François d'Alençon intrigue avec les catholiques modérés, aidé par Marguerite de Navarre, sa soeur. En 1574 Charles IX meurt. Catherine assure le pouvoir, en attendant le retour de Henri (III) de Pologne. Le nouveau roi, intelligent, courageux, déçoit beaucoup : il est bigot, faible et ne peut s'imposer face aux catholiques fanatiques, comme les Guise. Son frère et héritier, François, s'évade du Louvre et rallume la guerre civile, tandis que Navarre regagne Pau, revient au protestantisme, et déclare la guerre au roi. Catherine pleure la mort de sa fille Claude (1575). Elle veut réconcilier Marguerite avec son mari et entreprend un grand voyage dans le Sud Ouest en 1578-1579. Elle essaie de pacifier les provinces, amadoue les uns, punit les autres, essayant de se tenir au-dessus des partis.  En 1584 elle a la douleur de perdre son plus jeune fils. Henri III, sans enfant, désigne son beau-frère Navarre pour son héritier. En 1585 les Guise créent une sainte ligue et entrent en guerre contre Henri III. Catherine, inlassablement, tente de réconcilier les antagonistes, en vain. En 1588, Henri III fait assassiner les Guise, ce que désapprouve sa mère. Elle meurt le 5 janvier 1589, à 70 ans.

     

     


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