• Madame Royale (1778-1851)

    Marie-Thérèse de France, dite Mme Royale, voit le jour en 1778 à Versailles. Elle est le 1er enfant de Louis XVI et de Marie-Antoinette d'Autriche. Elle est accueillie avec joie par les Français, même s'ils auraient préféré un Dauphin. La reine aura 3 autres enfants : Louis-Joseph, Louis-Charles (Louis XVII) et Sophie (morte à quelques mois).

    Mme Royale, surnommée "Mousseline la sérieuse", est une enfant sérieuse et orgueilleuse, car consciente de son rang. Sa mère tente de réfréner cette fierté, ce qui est assez difficile. La princesse a pour gouvernante Mme de Polignac, la favorite de la reine. La reine de Naples souhaite marier son fils à la princesse (sa nièce), mais Marie-Antoinette refuse, préférant promettre sa fille à un prince français, le duc d'Angoulême, son cousin.

    En 1789 éclate la Révolution. Marie-Thérèse subit les événements aux côtés de ses parents : Versailles  envahi, retour de la famille royale à Paris (aux Tuileries). Du coup, Mme Royale est vraiment élevée par ses parents. Elle est très proche de son frère le Dauphin et de sa tante Mme Elisabeth. En 1793 elle a la douleur de perdre son père. Puis en juillet, son frère (devenu Louis XVII) est séparé du reste de sa famille. En août 1793 l'ancienne reine quitte la prison du Temple. Marie-Thérèse reste avec sa tante. Elle ignore que sa mère a été exécutée le 16 octobre 1793. Le 10 mai 1794 Mme Elisabeth est à son tour guillotinée. Marie-Thérèse est bien seule. Elle perd l'usage de la parole. En 1795, la Convention adoucit sa captivité en lui donnant une compagne, Mme de Chantereine. Elle revoit aussi son ancienne gouvernante, Mme de Tourzel et sa fille Pauline. L'ex-Mme Royale est joyeuse, insouciante, bien sûr malheureuse quand elle apprend les morts de sa tante et de sa mère, ainsi que la mort de son jeune frère (juin 1795). En décembre 1795, elle est libérée contre des commissaires de la Convention emprisonnés par l'Autriche.

    Marie-Thérèse quitte la France avec peine. Elle part pour Vienne. Les membres de sa famille maternelle l'entourent de prévenance, l'étouffent, l'isolent de tous les Français qui voudraient lui parler. Elle se renferme sur elle-même, devient méfiante et secrète. L'empereur François II voudrait marier sa cousine à son frère Charles. Marie-Thérèse refuse de se marier, prétextant qu'elle doit avoir l'autorisation de son oncle Louis XVIII, frère de Louis XVI et nouveau roi pour les royalistes. En 1799, elle quitte Vienne pour rejoindre son oncle dans son exil russe.

    Là elle retrouve son oncle Louis XVIII, la femme de celui-ci, Marie-Joséphine de Savoie, et son cousin Louis-Antoine d'Artois, duc d'Angoulême, fils du comte d'Artois, autre frère de Louis XVI. Celui-ci épouse Marie-Thérèse en décembre 1799. Il est né en 1775. Il ne brille pas par son physique, mais c'est un homme gentil et effacé. Le roi en exil présente sa nièce comme "l'orpheline du Temple", la fille du roi-martyr, ce qui lui attire la sympathie des autres souverains. Le duc d'Angoulême ne reste que peu de temps avec sa femme, car le roi l'envoie en ambassade dans les autres cours européennes. Mais le monde semble oublier le vieux roi, car en France Bonaparte prend le pouvoir et proclame l'Empire. En 1807, la famille royale trouve refuge en Angleterre à Hartwell. En 1810 la femme du roi meurt. En 1814, l'Europe coalisée contraint Napoléon à l'exil. Les Bourbons rentrent en France.

    Marie-Thérèse est très émue de retrouver Paris. Les souvenirs douloureux se rappellent à elle, et elle est souvent triste et silencieuse, ce que les gens prennent pour de la sécheresse de cœur. Durant l'année 1814-1815, elle assiste à quantité de cérémonies commémoratives. Louis XVIII la veut constamment à ses côtés. En mars 1815, Napoléon revient d'exil et remonte à Paris, sous les acclamations de la foule. Le roi s'exile à Gand. Le duc d'Angoulême essaie de résister dans le sud, tandis que sa femme essaie de soulever Bordeaux contre le Corse. En vain ! Mais Napoléon, admiratif, dira qu'elle "était le seul homme de la famille" royale, et il la laissera partir pour l'Angleterre.

    En juin 1815, après Waterloo, Louis XVIII est de retour à Paris. Sa nièce revient aussi, pleine de haine contre les bonapartistes. Dévote, trop selon beaucoup, Marie-Thérèse mène une vie maussade et triste. Elle tient le rôle de reine, aux côtés de son oncle. Elle réprouve les idées tolérantes du vieux roi, mais ne dit rien. Elle est plus proche de son beau-père, le comte d'Artois, aux vues étroites et conservatrices. Son mari ne compte pas. En plus le couple n'a pas pu avoir d'enfant ! Pour perpétuer la dynastie, Louis XVIII (sans enfant) marie son neveu le duc de Berry à la jeune Marie-Caroline de Naples (1816). La jeune femme fait planer un air de fêtes sur la Cour, ce qui ne plait pas à la sévère duchesse d'Angoulême. En 1820 Berry est assassiné. Marie-Caroline met au monde un fils 7 mois après : le duc de Bordeaux. En 1824 le sage Louis XVIII meurt. Son frère Artois devient alors roi sous le nom de Charles X.

    Marie-Thérèse devient Dauphine, puisque son mari est l'héritier du trône. Charles X veut oublier la Révolution et mène une politique absolutiste, qui mécontente tout le monde. En 1830 la révolution contraint le roi et sa famille à partir en exil en Angleterre, puis en Ecosse, et enfin en Autriche. La duchesse de Berry tente de soulever la Vendée contre Louis-Philippe, le nouveau roi, mais elle échoue et est emprisonnée. En prison, elle accouche d'une fille (1832) : les Bourbons rompent tous liens avec elle. Marie-Thérèse devient tutrice de ses neveux : Louise et Henri. Elle les élèves dans la foi catholique et leur inculque des idées conservatrices. En 1836 le vieux Charles X s'éteint. En 1844 le duc d'Angoulême meurt. En 1851, l'ancienne Mme Royale rend son âme à Dieu.

    Madame Royale (1778-1551)

     

     


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